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Channel: Commentaires sur : Éduquer sans punir: une certaine vision de l’enfant et de la société
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Par : skrue

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Je me souviens également des raisons pour lesquelles j’étais puni. Que ce soit à tort ou à raison.
Pas à chaque fois, certes, mais je garde certaines de ces punitions en mémoire. Et je me souviens de certaines fois où c’était totalement injustifié, et d’autres fois où là, j’avais fait quelque chose de mal, en effet.

D’autre part, j’ai aussi des témoignages de personnes que je connais et qui ont dit qu’il reconnaissaient avoir mérité certaines gifles et que parfois ça leur avait fait réaliser qu’il étaient allés trop loin (notamment dans les cas où la gifle n’était pas le mode d’éducation habituel).

Après, je m’intéresse également à l’éducation bienveillante et je pense aussi qu’on doit tenter de l’appliquer plutôt que le châtiment corporel. Ce n’est pas facile et ça nécessite autant de répétitions que pour des punitions, mais au moins, comme vous le précisez bien, on ne leur fait pas rentrer de la violence dans leur comportement, avec tous les travers que vous décrivez bien.
Bien sûr ce n’est pas facile tous les jours, et certaines fois, certains parents généralement non-violents sont fatigués ou craquent et peuvent gifler ou crier au lieu de discuter. Et quand ça leur arrive, ils s’excusent en général.
Les parents restent des humains avant tout et peuvent craquer, bien sûr. Mais il ne faut pas que leur comportement quand ils craquent soient une habitude.

Aussi, la punition peut avoir un côté assez pervers, de faire croire à l’enfant qu’il est mauvais par nature et que c’est normal qu’il/elle a été puni/e.
Ce discours se retrouve parfois chez certains enfants battus, d’ailleurs, et est très difficile à déconstruire une fois la victime devenue adulte, qui a énormément de mal à reconnaître que ses parents l’ont maltraité.

Je pense, pour ma part, qu’un des éléments qui font qu’une personne violentée arrive à s’en sortir, est qu’elle comprend suffisamment tôt que la violence qu’elle subit est injustifiée. Et à contrario, je pense que c’est quand quelqu’un voit la punition (qui peut virer à la maltraitance) comme quelque chose de normal qu’il y a un risque pour que la personne la reproduise à son tour. Donc il faut absolument tout faire pour faire réaliser à la victime que ce qu’elle vit n’a RIEN de normal.

En ce qui concerne la nature humaine, je pense que chacun est libre de penser ce qu’il/elle veut.
Pour ma part, j’ai une forte tentation de penser que l’humain est mauvais par nature (j’avoue que la philosophie de Hobbes ou de Machiavel me plaît par certains aspects), mais c’est une tentation que je combats car je sais bien que c’est de l’essentialisme et que mon expérience relationnelle avec certaines personnes (parfois très proches) a été parfois extrêmement négative.
Et j’ai tendance à être très méfiant en général, même si j’essaie de combattre ça et que ce n’est pas facile.

En gardant la tête froide, je pense qu’au début de sa vie, l’humain recherche juste le besoin de s’épanouir, et que l’humain est plutôt un être pulsionnel, et que ce sont ses expériences de la vie (dont son entourage sont les principaux acteurs) qui le mèneront vers plus ou moins d’empathie envers les autres (sauf problèmes psycho-physiologiques ou génétiques, mais je n’ai pas assez de connaissances sur ce sujet précis donc je ne m’avancerai pas plus).
Un peu comme la confiance, je demeure persuadé que les gens au début de leur vie font confiance, et que les expériences de la vie confortent cette confiance ou l’affaiblissent sur certains points.
Par contre, si je garde en tête que les gens ne sont pas bons ou mauvais par nature et qu’il y a d’innombrables éléments qui entrent en jeu, je pense que chaque personne peut basculer vers plus ou vers moins d’empathie si certains événements de leur vie leur sont propices à adopter un comportement en particulier.

Quand vous dites ceci
« On ne connait aucun cas d’humain ayant grandi entouré de bienveillance et d’amour qui serait subitement devenu sadique, méprisant des autres et cruel. »
j’avoue que je n’en sais rien, même si ça semble logique.
On a connu des criminels qui semblaient avoir une enfance heureuse, mais je pense alors qu’il faut faire la différence entre commettre un crime et devenir sadique et méprisant des autres (un état proche de la psychopathologie, en somme). Ce sont deux choses différentes (par exemple la sociopathie n’est pas un crime, et on peut très bien détruire quelqu’un en toute légalité, ce n’est par pour autant que ce n’est pas condamnable), et là, ça devient plus logique.

Après, je me demande si par exemple, une personne avec une enfance heureuse est victime de quelque chose d’horrible (a fortiori quand ce n’est pas reconnu par la justice), est-ce que ça peut transformer quelqu’un à ce point ou faut-il absolument qu’il y ait déjà un passif derrière pour que ça se produise? J’avoue que je ne sais pas. Mais je pense qu’il n’est pas impossible qu’un acte/événement horrible « contamine » une personne bienveillante même une fois adulte (un peu comme des syndromes de guerre), et j’avoue que je suis tenté de poser la question à un criminologue.

Mais je m’arrête là car je suis un peu hors-sujet.


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